Dans ce solo hypnotique et envoûtant, la chorégraphe et danseuse Betty Tchomanga se saisit d'une divinité vaudoue africaine. Elle est Mami Wata, esprit de l’eau, femme sirène à la fois attirante et inquiétante qui se tient devant nous, comme échouée.
Commence alors, timidement d'abord, puis à un rythme de plus en plus effréné, une danse faite de sauts, de sursauts, de soubresauts, comme la résurgence de multiples présences, de gestes enfouis par la colonisation. Sur la pulsation de beats issus de musiques traditionnelles africaines, la danseuse s'attache à la répétition de ce motif archaïque qu'est le saut vertical. Peu à peu, le spectacle se métamorphose et devient un jeu de séduction-répulsion avec les spectateurices. Sa danse engagée et physique devient exutoire pour déplier les différentes facettes de Mami Wata, tout en les gardant énigmatiques et obscures.